Le bonenkai (忘年会) est une soirée typiquement japonaise qu’on organise en fin d’année. Si vous vivez au japon et que vous travaillez pour une entreprise vous aurez certainement l’occasion de participer à l’incontournable bonenkai.
Le bonenkai c’est quoi ?
Le bōnenkai (ぼうねんかい s’écrit avec un ō allongé), comme les kanji l’indiquent (忘: oublier, 年: année, 会: réunion), c’est une fête organisée en fin d’année ayant pour but d’oublier les soucis, les tracas, les moments difficiles de l’année. Ce sont généralement des soirées alcoolisées qui permettent déstresser et de se lâcher en faisant la fête !
Mais attention il ne faut pas confondre avec fêtes nationales et jours fériés du japon, car le bonenkai est une fête individuelle !
Le bonenkai au japon, s’organise surtout entre collègues de travail mais il arrive que des amis ou étudiants se réunissent pour le fêter.
Quoi qu’il en soit, toute entreprise japonaise qui se respecte, prend le soin d’organiser et choisir la date appropriée pour faire le bonenkai.
Comment ça se passe ?
Ainsi durant la période fin novembre jusqu’à fin décembre, il n’est pas rare de voir les izakaya (居酒屋 : restaurant bar japonais ; voir aussi mon article sur mon expérience dans un izakaya) bondés de groupes de salaryman japonais. Parfois les entreprises réservent même un restaurant entier ! Mais il faut s’y prendre à l’avance si on veut espérer trouver un bon restaurant pouvant accueillir une trentaine, voire une centaine de personnes.
Pour cela on désigne généralement une personne qui sera en charge de l’organisation (en japonais tantosha 担当者), qui est généralement la secrétaire de l’entreprise ou une jeune recrue de l’année à qui l’on « demande de faire ses preuves ».
Le responsable doit commencer à appeler les restaurants 1-2 mois à l’avance pour réserver, s’assurer des places et des boissons alcoolisés disponibles. Les choix se porte souvent sur des restaurants proposant le nomihodai (飲み放題 : boisson à volonté). Pour les dates, on choisira souvent le vendredi tout en évitant de piétiner sur les fêtes nationales comme le 23 décembre ou les vacances du shogatsu (正月 : le jour de l’an).
Selon de l’entreprise, le bonenkai peut devenir une vraie cérémonie (dans un hôtel luxueux, un diaporama sur grand écran, speech et animateur de soirée…).
Pour anecdote, dans une des entreprise dans laquelle j’ai travaillé, on avait l’habitude de présenter les MVP (Most Valuable Players) les personnes les plus productives de l’entreprise sur un diaporama, puis il y avait des petits jeux (devinettes, bingo, tirage au sort) pour animer la soirée.
Le bonenkai une soirée alcoolisée comme une autre
Comme dans tout début de fête organisée aussi appelée Ofkai (オフ会 : soirée, fête) en japonais, il y a le passage obligé du fameux Kanpai (乾杯 : trinquer en l’honneur) avec une chope de bière tout en souhaitant : Otsukaresama (お疲れ様 : nous avons bien travaillé, merci pour vos efforts) à ses collègues.
Après cela, tout le monde peut se mettre à son aise et commencer à manger, discuter, fumer, boire et encore boire…
A la fin du bonenkai il y a généralement une seconde partie dite Nijikai (二次会) : Bien que non obligatoire, une fois qu’on participe au bonenkai, on est en quelque sorte forcé d’aller au Nijikai.
Le Nijikai peut se passer dans un autre bar, mais le plus souvent il se termine en Karaoké (カラオケ) une fois que tout le monde est bien saoul.
Personnellement, même si je comprends que les japonais ont besoin de se déstresser, je ne pense pas que se noyer dans l’alcool est une solution. Et je dois avouer que j’apprécie rarement ce genre de soirée alcoolisée. L’ambiance me parait trop artificielle et le lendemain tout le monde fait comme si rien ne s’était passé, oublié ce qui a été dit etc…
Comme si tout le monde avait un trou de mémoire un court instant rien que pour s’échapper de la réalité.