Hormis le célèbre Katana dont tout le monde a déjà entendu parler, l’appellation de sabre japonais regroupe en réalité une vaste multitude d’armes blanches traditionnelles fabriquées de façons spécifiques et particulières suivant les différentes époques de l’histoire japonaise.
Petite histoire du Sabre Japonais
L’histoire et le mode fabrication des sabres de guerre au Japon ont évolué au fil du temps, avec le changement des techniques de forges, des matières premières et des connaissances, ainsi que des influences qui déterminent les grands courants des résultats finaux, dont voici une succincte chronologie :
- Les sabres jōkotō :
La documentation historique du Japon retrace l’apparition de ce genre d’armes blanches longues, car ce terme regroupe aussi bien les épées que les sabres de cette ère, au début du 8ème siècle, lors de l’importation des techniques de forge du peuple chinois.
De faible qualité en ce qui concerne les matériaux, ce type de sabres et d’épées est généralement à double tranchant et n’est que rarement courbé. La plupart des pièces produites à cette époque ne rentre pas dans la catégorie des véritables sabres japonais d’après les spécialistes.
- Les sabres kotō :
La forge de ces sabres débute au milieu de l’ère Heian (794-1185) et s’étend jusqu’à l’ère Muromachi (1336-1573). Ces sabres commencent à être de plus en plus courbés, afin qu’ils soient adaptés au combat à cheval, qui est le fruit de l’évolution de l’art du combat à ce moment de l’histoire du Japon.
Cette forme courbe donne également une plus grande résistance aux chocs, et ceci plus l’amélioration des matériaux utilisés et des techniques de forge plus efficaces fait que de nombreux spécimens de sabres kotō sont encore en très bon état aujourd’hui.
- Les sabres shintō :
Le shintō, qui signifie littéralement « nouveau sabre », est la marque d’un grand bouleversement socio-culturel au Japon au début de l’ère Momoyama, qui s’étend de 1573 à 1603.
Malgré un grain de lame inférieur à beaucoup des fabrications shintō par rapport à celles de type kotō, et des lames cassantes à cause de d’une médiocre qualité du fer d’importation à cette époque, nombreux sont les sabre shintō qui ont reçu un grand soin sur le plan esthétique. C’est également dans l’ère des sabres shintō qu’apparait la tradition du port du wakizashi en plus du sabre principal.
- Les sabres shin-shintō:
Produits dès l’ère Edo (1600-1868), les sabres shin-shintō sont le fruit d’une immense créativité, mêlant de nombreux styles de lames et diverses techniques de fabrication pour une diversité surprenante. On note en particulier un retour à des styles de sabres plus ancien, comme le Kamakura ou le Nanboku-chō, sans oublier une très forte influence des Tachis anciens.
- Les sabres gendaitō :
Ce style de sabres englobe tous les sabres japonais dit contemporains. Leur production est strictement contrôlée et limitée par le NBTHK (société pour la préservation de l’art des sabres japonais), afin de garantir une haute qualité artistique et le respect des traditions ancestrales de la part des forgerons. C’est derniers font d’ailleurs l’objet de concours nationaux qui les récompensent suivant la qualité de leur travail, et leur offre une réputation qui est loin d’être anodine en cas de classement parmi les meilleurs du pays.
La signification du sabre aux yeux du guerrier japonais
Pour un samouraï, bien peu de chose sont plus importante que son sabre, et le sabre est un véritable symbole du guerrier traditionnel japonais, qu’on l’appelle samouraï ou Bushi. Suivant les périodes et les lois en vigueur au Japon, le port du sabre, et plus encore de deux lames, n’est pas toujours autorisé pour tout le monde. Même si les commerçants ont eu le droit pendant un temps de porter une lame à leur ceinture, le port du sabre, et plus principalement d’un Daisho (deux lames) est maintenant très strictement régulé, et limité aux militaires.
Le tradition veut qu’un véritable guerrier japonais porte en effet deux lames différentes, une longue, le katana très souvent dans les périodes plus récentes, et un plus court, appelé wakizashi. Ce dernier était le symbole de la classe des samouraïs, et hormis son rôle très efficace dans les combats rapprochés, il est également le gardien de l’honneur du combattant. Si celui-ci se trouve poussé dans ses retranchements, il dégaine alors son wakizashi et pratique le seppuku, un suicide rituel lors duquel le guerrier s’ouvre le ventre et lave le déshonneur ainsi infligé à son âme et à sa lame avec son propre sang.
La fabrication traditionnelle du sabre japonais
La fabrication de la lame est aussi importante dans la grande tradition des armes blanches japonaise que son utilisation. Les forgerons sont formés de façons traditionnelles et étroitement réglementée afin que cette tradition artistique continue à se perpétrer même de nos jours. Ainsi, ses véritables bijoux, symboles de la tradition du combat sont encore produites aujourd’hui et les amateurs d’art se les arrachent à des prix qui peuvent être assez exorbitants.
La fabrication des lames regroupe quatre caractéristiques différentes lorsqu’il s’agit de juger la qualité du travail du forgeron : la partie visible de l’arme finale, qui compte principalement la partie tranchante et qui se juge suivant l’apparence des arêtes et de la courbure, la soie, qui est la partie qui est insérée dans la poignée, la structure même de la lame, qui est évaluée suivant le grain du métal et les techniques de trempe du forgeron, et enfin les divers défauts, qui regroupent principalement les bulles d’air, les cassures et les rayures.
Bien qu’il soit possible de trouver de nombreux sabres en vente libre dans tous les pays et de plus en plus sur internet, les vrais amateurs savent qu’acheter un véritable sabre japonais ne se fait pas en quelques clics et représente un investissement considérable. Il est donc fortement recommandé de rentrer en contact avec un véritable maître japonais et de se déplacer pour voir l’arme avant de se précipiter dans un achat qui pourrait s’avérer être seulement celui d’une pâle réplique !