L’alphabet japonais se compose principalement de trois alphabets : deux syllabaires Kana (les Hiragana, les Katakana) et les Kanji.
Chaque alphabet japonais se compose de caractères différents.
Dans la langue japonaise, on utilise ces 3 écritures, il est impossible de faire l’impasse sur l’une d’entre elle.
Mais pour comprendre pourquoi il existe 3 écritures, il faut se plonger dans l’histoire de l’écriture japonaise.
Bien avant l’invention de l’alphabet japonais tel qu’on le connait aujourd’hui, il y a plus de 40000 ans avant J.C, un peuple de nomades qui avait migré d’Asie pour habiter le Japon ne possédait aucune langue écrite.
Le japonais était uniquement une langue parlée.
On suppose qu’elle serait d’origine polynésienne et serait devenue au fil du temps, une langue « altaïque » avec la proximité des pays comme la Corée, la Mongolie ou la Chine. Dont l’écriture a été importé de cette dernière.
Ainsi, les japonais utilisaient les caractères chinois lorsqu’ils avaient besoin d’écrire.
Ils se sont permis de créer de nouveaux sons pour les caractères chinois (dit Onyomi 音読み).
Cependant, certains mots gardèrent leur sons d’origine chinois. C’est pourquoi en japonais, un « caractère chinois » a parfois deux lectures différentes sa prononciation d’origine (dit Onyomi 音読み) et sa prononciation japonaise (dit Kunyomi 訓読み).
Les prémices de l’alphabet japonais : Les man’yōgana
Au 8e siècle (710-784), les japonais trouvèrent une nouvelle façon d’utiliser les caractères chinois en inventant l’écriture man’yōgana (万葉仮名).
Cette écriture consistait à ne prendre que les sons des caractères chinois sans vraiment faire attention à leur signification d’origine.
Dans la technique, cette écriture permettait d’écrire et prononcer correctement les textes, ce qui était primordial lors des discours ou récitals officiels.
Mais dans la pratique, les textes devenaient très complexes car beaucoup de caractères empruntés démunis de leur sens se confrontaient aux mots d’origines.
L’alphabet man’yōgana nécessitait de plus en plus de caractères et de sons…
L’alphabet japonais : les Kana
Les lacunes de l’alphabet man’yōgana ont permis l’apparition des Hiragana (平仮名) et Katakana (片仮名) appelés aussi Kana japonais (仮名).
Les Katakana
Pendant l’ère Heian (平安), seul les hommes des hautes classes (généralement des moines) avaient le droit d’écrire des textes utilisant les caractères chinois. Cependant les caractères chinois étant complexes, les moines créèrent une nouvelle forme d’écriture simplifiée pour prendre rapidement des notes : Les Katakana (signifie littéralement man’yōgana incomplets).
C’est le début de l’écriture japonaise mixte avec des caractères chinois et katakana.
Bien que l’écriture katakana était le premier alphabet utilisé pour les documents officiels de l’époque Heian, aujourd’hui on utilise plutôt les Katakana pour retranscrire les mots étrangers.
Les katakana se composent de 50 sons (sans compter les sons composés) dit les gojūon (五十音). Mais officiellement, on n’utilise que 46 sons.
Référez vous au tableau des katakana pour en savoir plus.
Les Hiragana
À l’époque, les femmes n’avaient malheureusement pas le droit d’écrire.
Mais certaines écrivaient en cachette et inventèrent une nouvelle forme d’écriture : les Hiragana.
Cette écriture était aussi appelée la forme ronde de l’écriture man’yōgana ou bien onnade (女手 qui signifie main de femme).
La légende raconte que les femmes ont créé les Hiragana pour envoyer des lettres d’amour à leur prétendants.
Les textes en hiragana se rapprochait beaucoup plus du « japonais parlé », avec des syllabes douces et rondes.
Les hiragana finissent par se répandre très rapidement à travers le peuple de classe modeste, mais restaient très contestés par les hautes classes de l’époque Heian.
Ce n’est que vers l’ère Kamakura (鎌倉) et Edo (江戸) avec l’apparition de particules (ga, wa, wo…) dans les textes et d’œuvres littéraires, que le gouvernement décide de créer une langue « standard » en incluant les Hiragana, les Katakana et les caractères chinois (Kanji).
Les Hiragana se composent également de 46 sons (sans compter les sons composés).
Référez vous au tableau des hiragana pour en savoir plus.
De nos jours, chaque enfant japonais commence dès leur jeune age par l’apprentissage des hiragana qui est censé être l’alphabet le plus simple de tous.
Donc si vous apprenez le japonais, je vous recommande aussi de commencer par les hiragana.
L’alphabet japonais : les Kanji
Comme nous le savons, les Kanji sont des descendants directs des caractères chinois et man’yōgana.
Cependant certains caractères ont vu leur formes ont évoluées au fil des siècles tandis que d’autres sont restés traditionnels.
Le japonais continuer à utiliser des anciens caractères chinois.
Le chinois moderne utilise désormais des caractères simplifiés.
Par exemple, le cas du caractère « poisson » :
鱼 | 魚 | ||
Le caractère chinois simplifié | Le caractère japonais |
L’histoire de la langue japonaise fait que certains Kanji peuvent avoir 2 prononciations (Onyomi 音読み ou Kunyomi 訓読み).
L’utilisation de l’une ou l’autre dépend des mots.
Vous voulez certainement savoir combien de kanji il existe en japonais ?
Sachez qu’il en existe plus de 50,000 Kanjis. D’après le décret du ministère de l’éducation japonaise il faut connaitre 2136 Kanjis (wikipedia) pour maitriser la langue japonaise !
Cliquez ici pour en savoir plus sur les kanji
Le quatrième alphabet : les Rōmaji
L’alphabet romaji n’est pas une partie intégrante de l’alphabet japonais. Il a été inventé par les missionnaires au 16 siècle.
Les romaji est une méthode d’écriture qui permet aux étrangers de décrypter le son des caractères japonais.
Les romaji peuvent utiliser différentes méthodes de retranscription (Hepburn, Nippon-shiki, Kunrei-shiki) mais Hepburn reste la plus répandue.
Les systèmes de romaji, consistent « simplement » à remplacer le son d’une syllabe par un son proche de chez nous en utilisant l’alphabet romain.
- Par un exemple :
Hiragana | Nippon-shiki | Kunrei-shiki | Hepburn |
---|---|---|---|
し | si | si | shi |
ち | ti | ti | chi |
Quoi qui l’en soit vous pouvez apercevoir l’utilisation de romaji sur certains écriteaux dans les grande ville.
Vous avez certainement vu celui pour les sons allongés.
En Hepburn, placera généralement un macron (une barre) au dessus du caractère pour un son qu’on doit allonger.
- Par exemple le mot Tōkyō, normalement les 2 « ō » sont des sons allongées.
Tōkyō
とうきょう
Cliquez ici pour en savoir plus sur les romaji
Si l’écriture romaji peut un peu vous dérouter au départ, sachez qu’elle n’est pas si importante lorsqu’on commence à maitriser les Kana japonais.
Elle permet juste aux débutants de « traduire » les mots japonais.
Par exemple, dans les manuels de japonais vous retrouverez parfois l’écriture romaji et hiragana (dit aussi furigana 振り仮名) qui permet de lire le vocabulaire plus facilement.
- Exemple de transcription d’un mot en japonais
La langue japonaise est une langue en perpétuelle évolution avec de nouveaux mots et expressions apparaissent
Si vous étudiez le japonais vous serrez certainement confronté à l’énorme diversité de mots qui existent, si bien qu’il est parfois difficile de savoir si une expression est vraiment juste.
Avec l’informatique, même les jeunes générations de japonais ont de plus en plus de mal avec les Kanji.
L’apparition de nouveau mot peuvent aussi induire en erreur, et il arrive que certains « anciens mots » se voient utilisés de manière erronée.
Quoi qu’il en soit, le japonais est une langue vraiment riche et je vous recommande vraiment de l’apprendre.
Hinata dit
Super interessant ! Merci beaucoup
mohamedaziz boutiti dit
mercii
Noorjahen dit
Question, je suis une petite fille de 10 ans, et je connais le français, l’anglais, l’arabe et l’espagnole. J’aimerait m’ouvrir à de nouvelles horizons, mais 3 alphabet me semble beaucoup, selon vous, serai-je capable de tenir le coup pour savoir lire, écrire et parler cette belle langue ?
Frederic CAISSON dit
Tout le monde peut réussir en étant constant.
Eric dit
Article très intéressant. Je conseillerai à un débutant qui va au japon d’apprendre le katakana:
– L’hiragana et les Kanjis servent a écrire des mots japonais. Arriver à les lire est bien mais si on les comprend pas…
– Le katakana sert a écrire les mots étrangers, l’anglais par exemple et tous les mots (nombreux) que le japonnais à emprunté a l’anglais. Donc si on les lit on les comprends