Vous aménagez au Japon ? Lorsqu’on est un étranger, ce n’est pas souvent facile de louer un appartement à Tokyo ou au Japon en général. Voici quelques conseils sur comment trouver votre hébergement au Japon.
Louer un appartement au Japon en tant qu’étranger
Comme je le disais, pour beaucoup d’étrangers qui vont s’installer au Japon pour la première fois via un PVT ou un visa de travail, rechercher un hébergement n’est pas chose aisée et peut devenir un vrai parcours du combattant.
Cette difficulté vient de plusieurs raisons :
Premièrement, beaucoup de propriétaires n’acceptent pas les étrangers.
Deuxièmement, il faut généralement un garant. Sans garant, de nombreuses agences immobilières vous refuseront.
Troisièmement, avec la barrière de la langue (le japonais), les étrangers sont limités aux sites en anglais.
Quatrièmement, ne connaissant pas vraiment le terrain, les étrangers ne connaissent pas quels sont les prix en rigueur, les charges applicables et ni comment négocier.
Ce que vous devez savoir avant de louer un appartement au Japon
Pourquoi certains propriétaires ne louent pas aux étrangers ?
Lorsque je recherchais un appartement à l’époque où je travaillais à Tokyo, 50% des appartements m’étaient refusés.
Juste pour la simple et bonne raison que le propriétaire « ne voulait pas d’étranger ».
En France, ce genre de procédé serait illégal, refuser un locataire à cause de sa nationalité est considéré comme de la discrimination, voire du racisme.
On pourrait croire que les Japonais sont racistes.
Mais en fait, c’est bien plus profond que cela…
En effet, si vous avez déjà vécu au Japon, vous aurez surement constaté que beaucoup de Japonais sont craintifs, n’ont pas confiance et ne savent pas comment agir avec les étrangers.
Eh bien, la plupart des propriétaires n’ont tout simplement pas confiance en les étrangers.
Ils veulent éviter d’avoir de problèmes et des loyers non payés.
Si bien qu’ils refusent catégoriquement, lorsqu’un étranger veut louer leur appartement ou maison.
Si vous venez accompagné d’un garant japonais, c’est toute une autre histoire !
Cette peur de l’étranger se dissipe généralement et il y a moyen de faire affaire.
Ainsi, si vous êtes sponsorisé par votre entreprise, par votre conjoint japonais ou vos beaux-parents, les choses se passe beaucoup mieux.
J’ai pu le constater par expérience : Quand j’étais célibataire, louer un appartement était vraiment difficile, les agences étaient suspicieuses.
Mais maintenant que je suis marié à une Japonaise, on ne me pose plus de question.
Les appartements sont non meublés
La plupart des appartements au Japon sont non meublés.
Il se peut qu’il y ait une cuisinière (ガスコンロ), des climatiseurs (エアコン) puis quelques espaces de rangements (収納).
Mais le reste, vous devrez l’acheter vous-même !
Les surfaces dans l’immobilier au Japon
Contrairement à la location en France, la taille des biens immobiliers ne sont pas aux mêmes normes.
Ainsi, vous ne retrouverez pas d’appellations : Studio, T1, T2, T3, F1, F2, F3…
Au Japon, on utilise des acronymes spécifiques se basant sur des mots anglais : Room, Kitchen, Dinning, Living room…
Il faudra comprendre ces appellations avant de rechercher un appartement :
- 1 R : 1 pièce ou chambre.
- 1 K : 1 pièce avec un espace cuisine.
- 1 DK : 1 pièce avec un espace cuisine et la salle à manger.
- 1 LDK : 1 pièce avec un espace cuisine et la salle à manger et salon.
- 2 K : 2 pièces avec un espace cuisine.
- 2 DK : 2 pièces avec un espace cuisine et la salle à manger.
- 2 LDK : 2 pièces avec un espace cuisine et la salle à manger et salon.
- 3 K : 3 pièces avec un espace cuisine.
- 3 DK : 3 pièces avec un espace cuisine et la salle à manger.
- 3 LDK : 3 pièces avec un espace cuisine et la salle à manger et salon.
La taille d’une pièce
Vous verrez généralement l’unité « Jou » 畳 (Tatami) utilisée sur les plans de biens immobiliers.
Au Japon, la taille d’une pièce se mesure souvent au nombre de tatamis.
Un tatami mesure : 170cm×85cm
S’il y a marqué 6 畳 c’est que la pièce est grande comme 6 tatamis.
Le porte-garant « obligatoire »
Comme je vous l’ai dit, pour la plupart des locations, il faudra un « Porte-garant » appelé Garantor en anglais ou Hoshounin (保証人) en japonais.
Pour les Japonais ce sont souvent les parents qui se portent garant de leurs enfants. Mais pour un étranger, ça sera soit son école ou son entreprise.
Si votre entreprise ne veut pas se porter garante ou que vous ne voulez pas dépendre de celle-ci. Monnayant de l’argent (environ 10 000 yens par an), vous pouvez aussi faire appel à une société d’assurance dite Hoshou gaisha (保証会社).
Il existe aussi quelques hébergements qui ne nécessitent pas de porte garant, dit Garantor Free en anglais ou Hoshounin Fuyou (保証人不要) en japonais.
Je vous recommande de chercher ce genre de locations si partez en PVT et que vous ne travaillez pas dans une entreprise.
Les charges applicables sur les locations
Dans les pays français, généralement les charges en rigueurs lorsque vous contractez un bail, sont les suivantes : frais d’agence, caution et le loyer.
Mais au Japon, lorsque vous contractez un bail, plusieurs frais peuvent venir s’ajouter :
- Le loyer : Yachin (家賃).
- Frais communs : Kyoutsuu hi (共通費).
- Les frais d’agence : Shoukai tesuryou (紹介手数料)
- La caution : Shikikin (敷金) qui s’élève généralement à 1 mois de loyer ou 2 mois, remboursé en fin de contrat.
- Les frais de remerciement : Reikin (礼金) qui s’élève généralement à 1 mois de loyer ou 2 mois, non remboursé.
- Les frais pour le changement de clé : Kagi koukan dai (鍵交換代) les Japonais n’aiment réutiliser une clé qui a déjà été utilisé par un autre locataire.
- Les frais de sécurité du contrat : Chintai hoshou ryou (賃貸保証料) en cas de non-paiement du loyer.
- Les frais d’assurance en cas de sinistres : Kasai hoken ryou (家財保険料).
- Frais de parking : Chuushajou (駐車場).
Si vous faites le calcul, pour un appartement qui couterait 70 000 Yens, le premier mois, vous pouvez verser jusqu’au triple où le quadruple de la somme.
Choisissez bien votre appartement, demandez un devis (mitsumori 見積もり) et essayez de négocier.
Quelques mots de vocabulaire dans le jargon immobilier
- Cuisine : Kittchin (キッチン).
- Toilettes séparées : Toirebetsu (トイレ別).
- Maison de maître : Manshon (マンション).
- Appartement : Apa-to (アパート).
- Négocier pour animaux de compagnie : Petto soudan (ペット相談).
- Plus de 2 étages : Ni kai ijou (2階以上).
- Machine à laver à l’intérieur : Shitsunai sentakuki okiba (室内洗濯機置場).
- Superficie : Menseki (面積).
- Maison entière : Ikko date (一戸建て).
- Béton armé : Tekkin (鉄筋).
- Armature en bois : Mokuzou (木造).
Comment chercher son logement
Maintenant que vous avez les connaissances générales sur la location au Japon.
Vous allez certainement me demander comment chercher un hébergement pas cher pour votre séjour au Japon.
Définir ses besoins
Pour chercher votre logement, il va falloir définir vos besoins et conditions.
Combien avez-vous de budget ? Cherchez un appartement pour 2 personnes ? Un appartement une pièce vous suffit ? Une guesthouse ou sharehouse (maison en collocation) ? Un dortoir ?
Sachez qu’il faudra entre 50 000 et 70 000 Yens pour louer une chambre dans une guesthouse ou un appartement à Tokyo.
Quelques conseils
Si vous êtes seul, que vous n’avez pas d’expérience sur le terrain, que vous ne parlez pas japonais, je vous conseille de choisir dans un premier temps un logement de type guesthouse ou sharehouse.
Vous pourrez changer une fois que vous serrez surplace et que vous aurez trouvé du travail.
D’ailleurs, c’est ce que j’ai fait lors de mon PVT à Tokyo, je suis resté dans une guesthouse pendant 3 mois.
Si vous êtes 2 étrangers ou plus, que vous n’avez pas d’expérience sur le terrain, que vous ne parlez pas japonais, il sera plus facile de trouver un appartement sur les sites destinés aux étrangers.
Dans tous les cas, si vous n’avez pas de visa de travail, il sera toujours préférable d’opter pour des locations qui ne nécessite pas de porte-garant.
Car il sera très difficile de louer un appartement si le bail stipule qu’il vous faut obligatoirement un porte-garant.
Si vous avez un emploi, vous pouvez voir avec les agences immobilières, mais cela ne veut pas dire que ça sera gagné.
Vous serrez jugé sur votre emploi, vos revenus et la crédibilité de votre garant. Je vous recommande de trouver un garant sans quoi les agences immobilières ne feront pas vraiment d’effort pour vous chercher un appartement (mais rassurez-vous, il existe comme même quelques d’agences prêtes à aider les étrangers).
Les sites d’annonces immobilières
Les sites japonais proposent généralement des offres moins chères que les sites anglais (c’est normal puisqu’ils sont destinés aussi pour les Japonais).
Par contre, vous trouverez plus d’appartements « gaijin friendly » (qui accepte les étrangers) sur les sites anglais.
Pour trouver l’appartement de vos rêves, il va falloir jongler sur plusieurs sites. Voici des listes de sites pour vous aider dans vos recherches :
Liste de sites en japonais
- Suumo.jp (moteur de recherche d’annonces)
- Homes.co.jp (moteur de recherche d’annonces)
- Athome.co.jp (moteur de recherche d’annonces)
- Apamanshop.com (agent immobilier)
- Minimini.jp (agent immobilier)
- Homemate.co.jp (agent immobilier)
- Eheya.net (agent immobilier)
- Xross (appartements pas chers)
Liste de sites en anglais
- Kimiwillbe.com (site d’annonces de travail, locations pour étrangers)
- Realestate.co.jp (site d’immobilier pour étrangers)
- Leopalace21.com (site de biens immobiliers meublés)
- Airbnb (site de location saisonnière, voir aussi mon article sur airbnb au Japon)
Liste de sites en français
- Oakhouse.jp (groupe immobilier gaijin friendly spécialisé dans les guesthouse ou sharehouse)
- Sakura-house.com (groupe immobilier gaijin friendly spécialisé dans les guesthouse ou sharehouse)
Voilà, j’espère que cette liste vous aidera à trouver votre hébergement pas cher au Japon !
Andre dit
Les Japonais ont raison d’éviter les étrangers. C’est pas du racisme.
Ils ont des traditions millénaires que les occidentaux choisissent à la pièce, celles qui les intéressent.
Je comprend un propriétaire japonais qui ne veut pas qu’on marque les planchers avec nos bottes, déranger les voisins avec de la musique qu’on impose sur tout le voisinage, jeter des gros sacs à déchets parce qu’on sait pas comment recycler. J’en aurait marre si j’avais à expliquer aux gens comment vivre.
Si on voulait généraliser, on pourrait dire que les Mexicains ont une plus grande tolérance au bruit, que les Américains et les Français ont tendance à faire la leçon à tout le monde.
Si j’étais Japonais, j’en aurais marre aussi de tous ces étrangers qui se pensent roi ou reine de leur espace vital, et ce ne serait pas du racisme.