Je vais vous dire comment j’ai trouvé mon premier emploi à temps partiel (arubaito アルバイト) au japon. Contrairement à ce qu’on pourrait croire un arubaito n’est pas si difficile à trouver.
Un arubaito c’est quoi ?
Un arubaito (アルバイト) ou baito (バイト) dans le langage courant est un mot qui s’écrit en katakana. Il désigne tout simplement un emploi à temps partiel ou à mi-temps, parfois aussi appelé pa-to (パート) faisant référence au mot part-job en anglais. Le salaire d’un arubaito est payé à l’heure, dit jikyuu (時給).
Bien évidement le salaire horaire dépend de l’emploi, mais généralement le salaire moyen pour un arubaito est de : 780 Yen.
Attention, l’arubaito ne vous permet pas d’obtenir un visa de séjour au japon. Il faudra déjà avoir un visa de séjour valide pour pouvoir effectuer un arubaito (visa d’étudiant, vacance travail ou de travail).
Pourquoi j’ai cherché un emploi à temps partiel ?
C’était en 2008, au début ma deuxième année au japon en tant qu’étudiant à Yamasa Institute, que j’ai décidé de commencer un travail à temps partiel.
La première année, je considérais que mon niveau de japonais n’était pas assez bon et surtout je voulais me consacrer à 100% à l’apprentissage du japonais.
Jusque là, j’ai subvenu à mes besoins rien qu’avec mes économies, mais ça commençait à devenir cher. C’est pourquoi j’ai décidé de chercher un arubaito afin d’amortir les diverses charges quotidiennes (loyer, frais électricité, gaz, eau, nourriture…).
Mis à part les frais scolaires, voici en gros combien me coutait un mois au japon :
- Loyer dans un studio du campus : 45 000 Yens.
- Frais électricité, gaz, eau : 9 000 Yens.
- Nourriture et divers : 30 000 Yens.
un total approximatif de 84 000 yens par mois.
Comment j’ai trouvé un arubaito au japon ?
Les emplois à temps partiel, ne sont pas en manque au japon, vous trouverez des annonces d’embauche un peu partout dans les établissements commerciaux.
Cependant, il faut souvent avoir un minimum de capacités en japonais. Je dirais que 8-10 mois d’études dans une école japonaise suffisent pour avoir un niveau « passable » pour prétendre à certains postes.
Si votre niveau de japonais laisse à désirer, voici les type de postes qu’il serait préférable de viser :
- Plongeur, commis de cuisine
- Serveur dans un restaurant
- Employé dans un fast food
- Employé dans un conbini (supérette)
Bien évidement, il existe du travail qui n’exige pas de parler en japonais tel que professeur de langues (anglais, français…).
Mais ce n’est pas ce genre d’emploi que j’ai décidé de faire. L’idée c’était d’exercer mon japonais tout en travaillant.
Chercher un emploi à temps partiel n’est pas vraiment différent que de chercher un emploi à plein temps. Il faut préparer son CV japonais, puis le présenter à votre employeur en lui faisant part de vos motivations.
Généralement vous n’avez pas besoin de Shokumukeirekisho (職務経歴書) pour les emplois à mi-temps, un simple Rirekisho (履歴書) succinct suffit amplement.
Pour trouver un arubaito, j’ai simplement parcouru la ville où j’habitais et scruté les annonces. Je lisais toutes les semaines le fameux magazine pour les emploi à mi-temps (disponible à l’entrée des supermarchés) : le TOWN WORK.
Je vous recommande ce genre de magazines plutôt que les annonces sur internet, car contrairement aux emplois à plein temps, le taux de rotation du personnel est plus élevée. Un poste peut être pris du jour au lendemain, et parfois les informations sur internet ne sont pas mises à jour. C’est encore plus vrai si vous vivez à la campagne.
Comme vous pouvez vous en douter, j’ai trouvé mon premier emploi à mi-temps grâce au magazine TOWNWORK, le magazine classe les emplois par ville ou arrondissements. Il suffit de le scruter les annonces qui vous intéressent et d’appeler l’employeur en question pour savoir si le poste est toujours disponible.
Bien sûr, vous aurez beaucoup de rejets par téléphone, certains employeurs sauront que vous n’êtes pas japonais et vous feront comprendre indirectement qu’ils préfèrent un staff japonais, mais ça fait partie du jeu.
J’ai téléphoné à des dizaines d’employeurs avant d’avoir un premier entretien. Généralement on vous demandera d’apporter votre CV lors de l’entretien.
Le arubaito pour lequel j’ai postulé se trouvait à 20 minutes de chez moi, à Higashi Okasaki (東岡崎), un poste de plongeur de cuisine dans un Izakaya (居酒屋 : restaurant bar japonais), le salaire horaire était de 2000 yen / heure (qui était un bon salaire).
Le propriétaire avait besoin de quelqu’un entre 20 h et minuit pour nettoyer les assiettes, débarrasser les tables, sortir les poubelles et accessoirement aider les cuisiniers 2 à 3 fois par semaines. Ce qui était parfait pour moi, car je ne voulais pas travailler tous les jours et mettre au détriment mes études. Il m’a tout de suite embauché et j’ai commencé le vendredi suivant.
Mon expérience d’arubaito dans un Izakaya japonais
Le pointage des heures était à l’ancienne. Je pointais ma carte au commencement et à la fin du service.
Je dois vous avouer que travailler dans un izakaya n’est pas si facile et surtout pas très agréable.
Je devais laver plus d’une centaine d’assiettes, sortir 2 à 4 fois la poubelle et débarrasser les tables. Tout ça dans une chaleur étouffante qu’est la cuisine et surtout l’odeur exécrable de la fumée des cigarettes qui envahissent le restaurant.
Cette fumée était peut-être la pire parmi tous les inconvénients. Car je vous assure qu’après 3 heures de service vous avez les yeux rouges qui piquent.
Pendant les heures de pointes, les assiettes s’empilaient à flot, il fallait prélaver chaque assiette à la main et les mettre dans un lave-vaisselle qui lavait le tout à l’eau chaude. C’était du travail à la chaine, et il était facile de se bruler avec l’eau chaude ou les assiettes brulantes.
J’ai fini par mettre des gants de vaisselle pour éviter les brulures, mais le chef n’appréciait pas trop.
Car soi-disant, avec les gants « les assiettes pouvaient glisser et être mal lavées ». Il a fini par accepter ce compromis lorsqu’il a vu l’état de mes mains en fin de soirée.
Aussi, il s’emportait facilement durant les heures les plus fréquentées. En criant un peu sur tout le monde : « Dame » (ダメ : ce n’est pas bon), « Motto Hayaku » (もっと早く : plus vite), Shouganai anata wa (しょうがないあなたは : t’es un bon à rien), « Omae » (お前 : toi vulgaire)…
La pression montait généralement entre 21h et 23h puis retombait.
J’étais étonné par le gaspillage de nourriture des izakaya, la poubelle se remplissait en un rien de temps. Et parfois les restes étaient entiers ! Il m’arrivait de jeter toute une assiette dans la poubelle.
Si bien que le chef réutilisait certains restes pour faire de nouveau bouillons, ou plats…
Je l’ai vu deux ou trois fois le faire ! Oui je ce restaurant n’était pas très réglo et je suppose que ce n’est pas le seul restaurant qui emploie ce genre de pratique (mais ne vous affolez pas, le restaurant n’existe plus à l’heure où je vous parle).
Pendant les premières semaines l’équipe de Japonais était assez distante, elle se composait de 2 cuisiniers (hommes) puis 4 serveuses (lycéennes et étudiantes d’université).
Ils ne me parlaient pas trop et on sentait qu’ils ne savaient pas trop comment m’adresser la parole. Mais au bout de deux mois, certains me racontaient des blagues, d’autres des commérages sur le patron, d’autres m’avaient trouvé un surnom, le patron nous faisait gouter ses plats etc… (il faut du temps pour nouer des liens avec des Japonais).
Bien que cet arubaito n’était pas des plus agréable, c’était une bonne expérience.
Même en étant plongeur de cuisine, on peut apprendre beaucoup d’expressions et de mots en japonais :
Cela m’a permis de répéter quelques expressions comme : Irasshaimase (いらっしゃいまっせ : bienvenue en japonais), Douzo (どうぞ : je vous en prie), Doumo arigatou gozaimashita (どうもありがとうございました : merci en japonais), Mata koshikudasaimase (またお越しくださいませ : n’oubliez pas de revenir)…
De découvrir et retenir certains mots de vocabulaire : Renge (レンゲ : cuillère à soupe chinoise), Sunoko (すのこ : tapis pour enrouler les sushi), Nama (生 : désigne aussi la bière)…
Chaque fin de mois, le patron me remettait en main propre mon salaire qui variait entre 40 000 et 50 000 yens qui couvrait une partie ou entièrement mon loyer.
Mais au bout de 4 mois, j’ai décidé d’arrêter ce travail. D’une part à cause de la fumée, mais aussi parce que mon école n’aimait pas trop de voir ces élèves travailler dans un établissement fournissant de l’alcool (en gros, ils ne voulaient pas avoir de problèmes et m’ont recommandé d’arrêter).
Mots utiles pour rechercher un emploi à mi-temps au japon
Pour rechercher un emploi à mi-temps au japon il vous faudra savoir lire un minimum de kanji en japonais.
Voici quelques mots de vocabulaire à connaitre pour décrypter les annonces, si vous aussi, cherchez un arubaito au japon :
- 募集 (boshuu) : recrute, recherche d’employées
- パート (pa-to) : emploi à mi-temps, part time job
- アルバイト (arubaito) : emploi à mi-temps, part time job
- 時給 (jikyuu) : salaire horaire
- 勤務時間 (kinmujikan) : heures de service
- 学生 (gakusei) : étudiant
- 高校生 (koukousei) : lycéen
- 勤務地 (kinmuchi) : lieu de travail
- 午前 (gozen) : matin
- 昼間 (hiruma) : journée
- 深夜 (shinya) : tard dans la nuit
- 大歓迎 (daikangei) : accueille chaleureusement
- 経験がない (keiken ga nai): sans expérience
- スタッフ (staffu) : staff
Voilà, j’espère que cette expérience pourra vous éclairer sur les arubaito du japon.
Nicolas M dit
Super article, très utile, merci !