Lorsqu’on commence à apprendre le japonais, on se rend compte que cette langue est vraiment très différente du français ou des autres langues occidentales qu’on à l’habitude d’étudier au collège.
Alors qu’en français nous sommes habitué à la structure sujet, verbe, complément.
Et ainsi que diverses règles d’accords en nombre ou en genre, en japonais nous ne retrouvons rien de cela !
Afin de mieux comprendre cette langue, nous allons essayer de voir ses caractéristiques, ses particularités au niveau morphologique, syntaxique et philosophique.
Cela nous aidera à avoir une meilleure idée d’ensemble de la langue Nippone et nous facilitera ainsi son apprentissage.
- 1) Les 3 écritures
- 2) Les Kanji se prononcent de plusieurs manières
- 3) Les mots ne connaissent pas le nombre
- 4) Les mots n'ont pas de genre
- 5) L'élément principal est énoncé en fin de la phrase
- 6) Les éléments qui qualifient le mot principal, le précède
- 7) Les particules japonaises
- 8) Les accents hauts et bas
- 9) L’énoncé minimal
- 10) Les registres de politesse
1) Les 3 écritures
Dans l’alphabet japonais on utilise trois systèmes d’écriture : les Hiragana, les Katakana et les Kanji.
2) Les Kanji se prononcent de plusieurs manières
La plupart des Kanji possèdent des prononciations sino-japonaise (chinoise) dit Onyomi (
Par exemple pour le kanji de l’eau 水 :
Dans le mot Suiyoubi (
3) Les mots ne connaissent pas le nombre
Un mot n’a pas vraiment de singulier, ni de pluriel.
Par exemple le mot Gakusei (
Si on veut vraiment préciser le nombre, on utilisera généralement des préfixes ou des quantificateurs tel que les chiffres, nombres, adjectifs ou adverbes.
Par exemple :
学生達 Gakusei tachi
les/des étudiants
学生 が一人 Gakusei ga hitori
Il y a un étudiant (où « hitori » désigne une personne)
学生 が多 いGakusei ga ooi
Il y a plein d’étudiants (où « ooi » est un adjectif quantitatif)
4) Les mots n’ont pas de genre
Les mots n’ont pas de genre.
Un mot pourra designer quelque chose de masculin ou féminin, ça dépendra du contexte et du sujet.
Par exemple le mot Gakusei (
Cependant il existe bien des mots bien spécifiques avec un déterminatif masculin ou féminin.
Par exemple avec l’utilisation des Kanji Homme (男) et Femme (女) les mots :
- Otokonoko (
男 の子 ) traduit littéralement « homme de enfant » donc signifie Garçon. - Onnanoko (
女 の子 ) traduit littéralement « femme de enfant » donc signifie Fille.
5) L’élément principal est énoncé en fin de la phrase
Le prédicat (élément principal ou action principale) de la phrase se positionne généralement à la fin de l’énoncé.
Ce qui implique d’avoir les phrases dans leur intégralité pour comprendre tout le sens du contexte.
Par exemple avec la phrase :
先生 の車 ですSensei no kuruma desu
C’est la voiture du professeur
Si on la traduisait littéralement la phrase :
« Professeur de voiture c’est »
On remarque que l’élément principal de la phrase kuruma (車 : voiture) se situe à la fin.
Tandis que dans la langue française, c’est plutôt l’inverse, on placera les « mots importants » en début de phrase.
Ce qui explique pourquoi les francophones qui apprennent le japonais, auront tendance à croire que les phrases en japonais sont inversées.
6) Les éléments qui qualifient le mot principal, le précède
Généralement, les adjectifs, les adverbes ou autres mots permettant d’apporter une information supplémentaire au mot principal, se placeront souvent avant celui-ci.
Par exemple avec la phrase :
赤 い車 Akai kuruma
Une voiture rouge
Ici la couleur Akai (赤い : rouge) se place avant le mot Kuruma (車 : voiture).
7) Les particules japonaises
La langue japonaise utilise de nombreuses particules telles que : wa (は), ga (が), no (の), wo (を), he (へ), ni (に), de (で), kara (から), made (まで) …
Ces particules sont des « mots non-autonomes », qui se placent généralement entre ou à la fin de certains mots ou verbes.
Elles ont souvent un but bien précis : thématiser une partie de la phrase, insister sur quelque chose, exprimer une action, donner une direction, introduire un indicateur temporel, faire passer un sentiment…
Par exemple :
私 は先生 の車 を見 ました。Watashi wa sensei no kuruma wo mimashita
J’ai vu la voiture du professeur
Dans cette phrase, wa (は) est un particule de thématisation qui a pour fonction de thématiser un groupe nominal.
Dans notre exemple, le thème ou le sujet c’est watashi (私 : Je ou Moi).
Quant au particule no (の) est un particule de possession qui indique que la voiture (kuruma 車) appartient au professeur (sensei 先生).
Et enfin, wo (を) est un particule objet qui fait la liaison entre le complément d’objet direct (voiture : kuruma 車) et le verbe (voir : mimashita 見ました*).
*Dans cet exemple, le verbe voir est « conjugué » dans sa forme passé mais qu’on verra cela plus en détail dans un autre cours.
8) Les accents hauts et bas
En chinois il existe des mots qui s’écrivent de la même façon, mais selon l’intonation leur sens peuvent complétement changer.
De façon moins flagrante, en japonais il existe aussi des mots qui utilisent les mêmes syllabes.
Pour les différencier, il faudra utiliser les accents hauts ou bas, dits le Kotei Akkusento (高低アクセント) ou Pitch Akkusento (ピッチアクセント) en japonais.
Par exemple, les mots 箸 (Hashi : Baguettes chinoises), 端 (Hashi : bord), 橋 (Hashi : Pont) se retranscrivent tous de la même manière en Hiragana.
- 箸 : はし
Pour prononcer 箸, en commence avec un accent haut à partir de la première syllabe pour retomber sur un accent bas lors de la prononciation de la deuxième syllabe.
- 橋 : はし
On commence avec une intonation basse, pour atteindre un accent haut sur la deuxième syllabe, puis on termine sur un accent plus bas.
- 端 : はし
On utilise un accent bas, puis on monte l’accent sur la deuxième syllabe tout en le maintenant.
Ces règles peuvent vous paraitre difficiles, mais ne vous inquiétez pas, nous verrons plus en détail dans une autre leçon comment les travailler.
Il faut juste voir cela comme un moyen de rythmer les phrases en japonais, comme dans une mélodie.
9) L’énoncé minimal
En japonais il n’est pas rare de voir des phrases extrêmement raccourcies.
Selon le registre, il est normal d’omettre des mots dans les conversations.
Tel que le sujet, les particules ou verbe…
Par exemple :
雨 が降 っているAme ga futteiru
Il pleut (en ce moment)
雨 だAme da
Il pleut (c’est la pluie)
雨 Ame
Il pleut (la pluie !)
Quelle que soit la phrase citée ci-dessus, on fait savoir « qu’il pleut », en construisant une phrase complète ou avec le minimum de mots.
Bien sûr si on s’amuse à traduire en français, on aurait l’impression d’avoir affaire à une langue de primate.
Mais en japonais, c’est tout à fait normal d’avoir des expressions simplifiés.
10) Les registres de politesse
Si il y a bien une langue ou la politesse est de mise c’est bien le japonais.
Il faudra faire attention à sa manière de parler, en fonction de son l’interlocuteur (supérieur hiérarchique, ainé, famille, amis ou inconnus).
Pour cela, il faudra maitriser les différents registres de politesse :
- Teineigo (
丁寧語 ) : langage poli
- Sonkeigo (
尊敬語 ) : langage honorifique
- Kenjougo (
謙譲語 ) : langage humble
Voici quelques exemples pour le verbe « dire » soit « Iu » (
- En Teineigo, lorsqu’on s’adresse à quelqu’un poliment, on utilise : Iimasu (
言 います). - En Sonkeigo, lorsqu’on respecte l’interlocuteur, on dira : Moushiageru (
申 し上 げる). - En Kenjougo, lorsqu’on se met a la place de l’interlocuteur et qu’on parle de ce qu’il dit, on emploie : Ossharu (
おっしゃる).
Bien entendu, ce n’est qu’un aperçu des formes que vous pourrez trouver.
Il faudra voir dans un cours plus approfondi les différentes formes de verbes.
Au delà de ces particularités citées ci-dessus, il y a certainement d’autres que vous décèlerez tout au long de votre apprentissage.
En tout cas, j’espère que cette liste sur les caractéristiques de la langue japonaise, vous aidera à mieux comprendre et appréhender cette merveilleuse langue.
yannick dit
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