Pour nous les français, s’expatrier au Japon n’est pas une mince affaire. Une fois la langue apprise, avant ou après avoir obtenu un visa et fait le déplacement, suivant les cas, il vous faudra bien sûr trouver un travail avec la première étape : le « CV japonais ».
En effet, comme presque partout ailleurs dans le monde, il faudra dans un premier temps, rédiger son curriculum vitae (C.V.).
Mais en en version japonaise… (Oui je vous vois déjà faire la tête).
La façon d’écrire un CV japonais est très différente de celle qu’on utilise pour nos CV français.
Et pour les occidentaux qui ne maitrisent pas la langue japonaise, rédiger un CV japonais peut se révéler un vrai casse-tête.
Je me rappelle que j’ai mis presque 1 semaine pour rédiger mon premier CV.
C’est pourquoi dans cet article, je vous donne quelques indications pour vous aider à écrire votre CV japonais.
À propos du CV japonais
Le pays Nippon a un mode de pensée plus carré et discipliné que les pays européens ou américains.
Les règles de l’art et les us et coutumes concernant le CV japonais sont très précis.
Ces règles doivent être suivies à la lettre si vous voulez avoir une chance que votre candidature soit prise en compte par les recruteurs japonais.
Il ne s’agira pas de faire jouer l’originalité mais plutôt de rentrer dans le moule japonais.
De quoi se compose le CV japonais ?
Au Japon, le CV se décompose en deux parties distinctes : le Rirekisho (履歴書) et le Shokumukeirekisho (職務経歴書).
Le Rirekisho étant un document assez formel, vous pourrez facilement trouver un modèle prédéfini dans les commerces (100 yen shop, Konbini…) ou simplement le télécharger en ligne au format Word (disponible ci dessous ou dans ma formation).
Le Shokumukeirekisho compte à lui, est moins formalisé, et diverge d’un candidat à l’autre.
En tout les cas, ces documents doivent être écrit en japonais en le Keigo (敬語), une forme polie du de la langue japonaise, sans quoi vous manquerais de respect envers le recruteur.
- Le Rirekisho (履歴書)
Cette première partie du CV japonais a pour but de présenter le candidat sur un plan plutôt personnel, en décrivant la personne morale qui postule, ainsi qu’un résumé du parcours scolaire et professionnel.
- Le Shokumukeirekisho (職務経歴書)
Le Shokumukeirekisho est un document plus complet qui décrit en détail l’expérience professionnelle du candidat.
On retrouve d’une façon chronologique les différentes entreprises, les descriptions de chaque postes occupés, les dates de début et de fin de ces derniers, les montants des salaires…
Chaque poste est minutieusement détaillé, de manière à donner une idée du précise sur le profil du candidat.
Le recruteur aura connaissance des différentes tâches réalisées au sein des diverses entreprises.
1) Comment rédiger le Rirekisho (履歴書)
1.1) L’état civil
Ce formulaire débute par l’état civil du candidat, à savoir les nom et prénom, la date de naissance, le sexe, l’adresse et les informations de contact.
Bien sûr les dates doivent être écrites suivant le calendrier en vigueur au Japon (date Wareki 和暦).
Pour convertir votre date de naissance chrétienne (date Seireki 西暦) au format Wareki vous pouvez vous référer à mon article : Votre date de naissance en japonais.
En haut du formulaire, on retrouvera également l’Inkan (sceau personnel faisant office de signature) et une photo d’identité obligatoire, contrairement à la coutume française.
La photo de profil se devra être sobre et professionnelle. Il faudra généralement s’habiller en costume cravate ou tailleur (voir exemples ci-dessous).
1.2) Parcours scolaire et professionnel
Ensuite vient l’historique du candidat, regroupant son parcours intégral, aussi bien scolaire (dit gakureki 学歴) que professionnel (dit shokureki 職歴).
La précision est importante dans cet exercice : Les dates d’entrée et de sortie de chaque établissement et entreprises doivent être inscrites noir sur blanc.
On écrira Nyuugaku 入学 pour une entrée scolaire et Sotsugyou 卒業 pour une sortie de fin d’études.
Pour les entreprises on retrouvera souvent les termes Nyuusha 入社 ou Shuushoku 就職 pour signifier l’intégration dans une entreprise.
Puis les termes Taisha 退社 ou Taishoku 退職 pour une démission.
1.3) Autres qualifications
La partie suivante du document liste les qualifications diverses (免許・資格) et non-directement liées à une activité professionnel.
C’est là que vous devez inscrire les différents permis de conduire dont vous êtes titulaires, ainsi que les certifications (ex : TOFEL, TOEIC, Japanese Language Proficiency Test…) et titres variées que vous avez acquis dans un cadre de loisir par exemple, comme un certificat de sport ou une publication remarquable.
1.4) Votre personnalité
Dans le cadre suivant (特技・趣味), vous aurez la place pour rédiger quelques lignes sur votre personnalité et vos passe-temps.
C’est la première indication qu’aura le recruteur sur la façon dont vous vous percevez vous-même.
1.5) Vos motivations
Ensuite, il faudra écrire un petit paragraphe sur vos intentions et motivations dit Shiboudouki 志望動機 en japonais.
En quelque sorte un « résumé » de votre lettre de motivation.
Évitez à tout prix la prétention et l’arrogance qui sont très mal perçues au Japon.
1.6) Vos prétentions et disponibilités
En dernier lieu, il vous faudra renseigner le recruteur sur vos prétentions au sein de l’entreprise que vous souhaitez intégrer (partie 本人希望).
Vous devrez indiquer le poste que vous visez, le salaire approximatif que vous désirez, vos dates de disponibilité, ainsi que le lieu de travail et le temps de trajet qui le sépare votre lieu de résidence.
2) Comment rédiger le Shokumukeirekisho (職務経歴書)
Moins formel et n’est pas toujours exigé pour les emploi à temps partiel (arubaito).
Le Shokumukeireikisho parfois appelé « CV japonais moderne » est un document qui détaille tout les postes que vous avez occupé.
Bien que certains étrangers font l’impasse sur ce document, il n’en reste pas moins important.
Le document débute évidemment par une entête Shokumukeirekisho 職務経歴書 suivit de la date du jour et de votre nom.
Pas besoin de s’étaler sur l’état civil puisque le Shokumukeirekisho est un document complémentaire du Rirekisho.
Donc vos informations personnelles sont déjà connues par le recruteur qui reçoit votre candidature.
2.1) Chronologie abrégée
Viens ensuite la section « Chronologie abrégée » (略歴).
C’est en quelque sorte une reprise des lignes qui figurent dans le Rirekisho (履歴書).
Vous devez rappeler de façon chronologique les périodes et le noms des compagnies.
2.2) Chronologie détaillée
Dans la deuxième section, vous l’aurez certainement compris, vous devrez détailler vos expériences citées dans la partie précédente.
Bien que la rédaction du Shokumukeirekisho diverge selon les personnes, on retrouve généralement les informations suivantes :
- Les durées des emplois.
- Le salaire perçu.
- Type de contrat (CDD, CDI…).
- Le nombre de salariés ou de membres dans l’équipe.
- Le rôle poste occupé.
- Une description des principales tâches effectuées.
2.3) Détail des compétences professionnelles
Une fois que vous aurez décrit les postes que vous avez occupé. Il faudra rédiger la section destinée à vos compétences.
Dans cet exemple, pour le poste de web designer j’ai mis en évidence les logiciels (使用ソフト) utilisés et langages informatiques (使用言語).
Selon le poste visé, il sera important de personnaliser cette partie.
2.4) La lettre de motivation
En dernière partie, on peut éventuellement retrouver une lettre de motivation en japonais dite Jiko PR (自己PR).
Mais on recommande de séparer celle ci sur un document supplémentaire.
En ce qui concerne le contenu de votre lettre de motivation, il faudra plutôt focaliser vos efforts en décrivant ce que vous pouvez apporter concrètement à l’organisation et présenter ses compétences de façon objective.
Pour plus d’informations, je vous redirige vers l’article concernant la rédaction d’une lettre de motivation en japonais.
Écrire son CV à la main ou avec l’ordinateur ?
Beaucoup de personnes se demandent si il vaut mieux avoir un CV manuscrit ou tapé avec l’ordinateur ?
C’est un sujet qui fait beaucoup débat.
Mais formellement parlant, ça donne une « meilleure image » d’avoir un CV manuscrit.
Cela montre que vous maitrisez l’écriture japonaise et que vous êtes capable d’écrire les Kanji.
Et c’est surtout vrai si vous postulez pour une entreprise traditionnelle avec des vielles mœurs.
Mais de nos jours, il est tout à fait acceptable d’envoyer un CV rédigé avec un logiciel de traitement de texte comme Word.
Peut-on écrire son CV en anglais ?
Est-ce qu’on peut écrire un CV en anglais au lieu du CV en japonais ?
Il existe de rares entreprises bilingues qui emploient des personnes qualifiés et demandent parfois un CV en anglais.
Mais la plupart des entreprises au Japon ne sont pas bilingues et n’ont pas de personnel qui parlent anglais.
Donc, il va de soit que vous devrez impérativement écrire votre CV tout en japonais.
Maintenant que vous avez un avant goût de ce qu’est un CV japonais, il ne vous reste plus qu’à télécharger le modèle de CV vierge.
Imprimez le et attrapez votre stylo pour réaliser vos projets professionnels au Japon !
Si vous avez besoin d’un guide complet sur le travail au Japon, il y a ma formation où je partage tout ce qu’il faut savoir pour décrocher votre job et votre visa au Japon !
Claire dit
Merci beaucoup pour cet article sur les CV..; je vais voir ce que je peux faire ^^ »
bonne continuation !
Fernandez dit
merci de vos indications sur la forme de mise en page en présentation de langue japonaise
Min
Stéphane dit
De loin le meilleur article que j’ai lu sur le sujet, bravo!