Demon Slayer (Kimetsu no yaiba 鬼滅の刃 en japonais) est une série de manga de Gotōge Koyoharu (吾峠 呼世晴) publiée dans un hebdomadaire japonais entre 2016 et 2020.
Parue en France à partir de 2017 sous le nom de Les Rôdeurs de la nuit, puis à partir de 2019 sous son nom actuel, cette série de manga a été compilée en 23 tomes et a fait l’objet de nombreuses adaptations.
Elle a été adaptée en anime (26 épisodes sortis en 2019) et en film d’animation (Le train de l’infini sorti en 2020), et une autre série d’anime est prévue pour 2021, ainsi qu’un jeu vidéo et un jeu mobile.
Que raconte cette série de manga et pourquoi a-t-elle autant de succès ?
Voici le décryptage.
Synopsis de Demon Slayer
L’histoire de Demon Slayer se déroule dans le Japon de l’ère Taishō (大正).
Le personnage principal, Kamado Tanjirō (竈門 炭治郎), est le fils aîné d’une famille de marchands de charbon, qui a dû reprendre l’activité de son père décédé.
Une nuit, Tanjirō passe la nuit chez un inconnu pour se protéger d’un démon mangeur d’hommes.
Selon les rumeurs, traîne dans le quartier à la nuit tombée.
Mais lorsqu’il rentre chez lui le lendemain, il se rend compte que toute sa famille a été massacrée par le démon, sauf sa petite sœur Kamado Nezuko (竈門 禰豆子), qui a été mordue et transformée en démon.
Rongée par la rage du démon, elle attaque Tanjirō.
Mais celui-ci n’ose pas lui faire du mal, vu que c’est sa propre petite sœur.
Il sera sauvé par le pourfendeur de démons de rang élite, Tomioka Giyū (冨岡 義勇).
Qui décide d’épargner la vie de Nezuko sous la demande de Tanjiro, en percevant le lien qui subsiste malgré tout entre les deux frères et sœurs.
Tanjirō va alors s’entraîner auprès du maître Urokodaki Sakonji (鱗滝 左近次) pour devenir assez fort pour défendre sa sœur et à son tour tueur de démons.
Il partira en quête d’un antidote pour redonner forme humaine à sa sœur.
Tous les tomes (vol 1-23) en japonais
Pourquoi l’œuvre est originale et devenue populaire ?
Demon Slayer est une œuvre récente, mais elle a déjà de très nombreux adeptes.
Entre 2019 et 2020, cette série de manga a été la plus vendue au Japon.
En février 2021, plus de 100 millions de copies ont déjà été vendues.
Le film d’animation Demon Slayer : Le train de l’infini (鬼滅の刃 無限列車), a été quant à lui un gros succès au box-office au Japon.
Voici quelques éléments qui peuvent expliquer ce succès :
Mélange de samurais et démons (Oni, Yokai)
L’œuvre originale sous forme de manga mêle les démons et les combats en sabre, deux éléments particulièrement appréciés des lecteurs japonais et fans de mangas étrangers :
Les saumurais et les démons
En effet, tout le monde aiment les héros « samurai » magnant un Katana japonais.
Puis le côté mystique du monde des Démons (Oni : 鬼) ou fantômes (Yokai : 妖怪) très présents dans la culture japonaise et plus précisément dans les vieux contes pour enfants.
En effet, dans ces vieux contes, il existe de nombreux démons avec des capacités différentes.
Il y a souvent cette notion d’âme torturée qui erre dans le monde des vivants.
Et le manga s’en inspire beaucoup.
Il donne des clins d’œil et joue avec ce folklore qui est très ancré dans l’esprit de beaucoup de japonais dès leur plus jeune age.
Le coté spirituel et la quête du bien
L’oeuvre aborde aussi le coté spirituel (voire ésoterique) du monde paranormal des démons.
En effet, le héro va s’entrainer un peu de la même manière que les anciens samuraïs, en pleine nature, avec un maître.
Afin de devenir une sorte de guerrier de lumière, droit et juste.
D’ailleurs, l’entrainement de Tanjiro dans la nature me fait beaucoup penser aux vieux films de samuraïs (ex : Musashi Miyamoto) où le protagoniste est un vagabond et s’entraine en autodidacte et va à la rencontre de maitres, de nouveaux adversaires.
Tanjiro va aider certains démons à se libérer de leur poids et ainsi de leur âme torturée.
Au fil des épisodes, il va se faire des alliés (Inosuke Hashibira, Zenitsu Agatsuma…), d’autres pourfendeurs de démons qui vont l’aider dans sa quête.
L’énergie du souffle, Ki
En parlant du coté spirituel, l’auteur a aussi choisi de mettre l’accent sur le thème du souffle.
Dans la culture asiatique, le « souffle ou respiration » est intrinsèquement lié au Ki : l’énergie interne (ou Chi) en Chine.
Par exemple, des exercices de Taichi permettent de faire circuler l’énergie interne dans le corps pour le renforcer, soigner…
On parle aussi d’énergies qui nous entourent comme celui de la terre, du feu, du vent, de l’eau…
Dans l’œuvre, ces notions sont introduites dans les techniques de combats.
Tanjirō va tout d’abord apprendre le style de combat du « souffle de l’eau » et des Katas comme dans les arts martiaux traditionnels.
Ensuite, il va apprendre d’autres styles, mélangeant son souffle de l’eau, à celui du souffle du feu etc…
Très bonne animation
La patte artistique surprend par son mélange de 2D, 3D et style de dessin d’estampe japonaise (ukiyo-e) de l’ère Edo.
Bien que dans certains animes, l’animation 3D peut avoir un effet très médiocre.
Dans Demon Slayer, elle est d’excellente qualité et s’intègre bien !
Les combats sont dynamiques, rapides avec de très bonnes chorégraphies.
Les mangas Demon Slayer en japonais
Pour les versions françaises, traduites par l’éditeur Panini Manga, vous pouvez les commander sur Amazon :
Les mangas Demon Slayer en français
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Concernant les épisodes animés, vous pouvez les voir gratuitement avec Amazon Prime Japan (30 jours gratuits) :
Mon avis
Le film d’animation Le Train de l’Infini (24 millions de spectateurs), a été l’un des catalyseurs du succès du manga en se plaçant devant Le Voyage de Chihiro (le précédent record : 23,5 millions) en termes de succès au box-office.
On peut croire que Demon Slayer est une œuvre sur-coté à cause du bruit que font les médias autour.
Cependant je pense que cela ne retire en rien que c’est une œuvre exceptionnelle qui arrive à tenir le lecteur ou fan d’anime en haleine.
Il propose un très bon mélange d’ingrédients qui explique son succès.
Samurais, démons (contes anciens), spirituel, énergie asiatique traditionnelle (éléments de la nature : eau, feu, éclair…).
J’ai pu regarder la toute la première saison d’un trait sans trop avoir ce sentiment de lassitude.