Beaucoup de personnes rêvent de parler japonais et de s’expatrier au Japon. Mais nombreux sont bloqués par la peur de l’inconnu, la barrière de la langue ou le manque de moyens financiers…
Dans cet article je vais vous raconter mon expérience personnelle et ce qui m’a amené à m’expatrier au Japon.
Bien entendu, chacun d’entre nous a une vie différente, et je n’ai pas la prétention de vous dire ce qu’il faut faire.
Mais peut être que mon parcours, pourra apporter quelques réponses à certaines personnes, qui rêvent aussi d’habiter au Japon.
Comment je me suis intéressé au Japon ?
Tout d’abord, commençons par le commencement.
Je suis né en Polynésie Française (Tahiti), et j’y ai pratiquement vécu 24 ans.
Comme beaucoup de personnes, j’ai commencé à m’intéresser à la « culture japonaise » à mon plus jeune age (entre 6-7 ans) avec les premiers dessins animés (Dr Slump, Chevalier du zodiaques, Dragon Ball…) qui passaient sur l’émission Club Dorothée.
Puis un jour, une de mes sœurs c’était vu offert la fameuse console Nintendo (NES ou Famicom).
C’était une grande découverte technologique !
Des jeux qui tenaient sur des cartouches et s’affichaient sur une télévision.
Nous avions passé des heures sur les premiers jeux tels que Super Mario Bros, Duck Hunt…
Bien sûr à l’époque, j’étais bien trop jeune pour comprendre que tous ces produits étaient d’origine japonaise.
Ce n’est qu’en grandissant, que j’ai fini par comprendre que la plupart des animes et les jeux vidéos étaient importés du pays Nippon.
Comme la plupart des jeunes de cette génération, j’étais devenu accro jeux vidéos.
Je me rappelle qu’avec les cousins, on jouait aux divers jeux de la Super Nintendo et de la Playstation de Sony.
J’aimais plus particulièrement les jeux de rôle ou Role Playing Game (RPG) en anglais (ex : Secret of Mana, Chrono trigger, Final Fantasy 6, 7, 8, 9, 10).
J’étais intrigué et impressionné par ce monde qui est celui du jeu vidéo, si bien que voulais devenir « créateur de jeux vidéos« .
Mes premiers cours de japonais : un échec
Lorsque j’étais lycéen nous avions eu la possibilité d’apprendre le japonais en Seconde.
Intéressé par le Japon, je n’ai pas hésité à changé ma deuxième langue étrangère l’espagnol, pour le japonais.
Cependant première année de japonais, n’était pas fameuse…
Je dois avouer que je n’étais pas doué dans les langues étrangères.
Même en y repensant (maintenant que je parle couramment japonais), bien que le niveau en seconde était vraiment bas (niveau maternelle), je n’arrivais même pas à avoir la moyenne !
Bref, tout cela pour vous dire que ma première approche avec le japonais fut un échec total.
Mais j’étais tout de même motivé à continuer cette langue car au fond de moi je voulais travailler dans l’industrie du jeu vidéo et je me disais que cela pourrait me servir un jour.
Cependant avec mes résultats scolaires, j’étais voué à une filière professionnelle plutôt que littéraire ou scientifique.
À cette époque on considérait la filière scientifique comme l’élite, soit la meilleure filière si on voulait travailler dans le secteur IT (car c’était pour les matheux :p).
Bref, j’ai du me résigner à faire un Baccalauréat sciences et technologies du management et de la gestion (Bac STT).
Mais ce qui m’avait le plus dégouté, était de reprendre l’espagnol qui ne m’inspirait pas plus que cela.
Depuis ce jour, je m’étais promis qu’un jour, je recommencerais à apprendre le japonais !
Ma formation en tant qu’informaticien
Durant les années 90, l’informatique n’était qu’à ces débuts, j’ai commencé à apprendre l’informatique en Première STT avec le système d’exploitation Windows 95 !
Bien que j’avais l’espoir de devenir développeur de jeux vidéo au Japon ou dans un pays étranger, j’étais conscient que cette filière m’orientait plutôt vers une profession de gestion.
Mais le plus gros problème était que l’informatique et moi ça faisait 2 !
Par exemple, taper rapidement sur un clavier, installer un simple programme, taper des macros sur Excel, construire son propre PC relevaient pour moi, plus de prouesses techniques qu’autre chose.
Alors que chez d’autres élèves c’était presque inné…
Mon professeur de gestion m’avait même suggérer de faire comptable au lieu d’informaticien (c’est pour vous dire…).
Du haut de mes 17 ans, cette claque m’avait bien cassé sur le coup.
Je me voyais même abandonner mon rêve de programmeur de jeux vidéos.
Mais malgré cela, j’ai décidé de me reprendre en Terminale, j’ai travaillé dur et ça fini par payer : Je suis passé de 10,9 de moyenne à 18 en informatique.
J’ai continué sur cette lancé et j’ai obtenu mon Bac avec « mention bien ».
Après mon diplôme, j’ai passé un BTS Développeur d’Application, puis une Licence d’informatique à l’université.
Cependant mon cursus n’était vraiment adapté pour devenir développeur de jeux vidéos.
À 20 ans je me suis résigné a mettre mon rêve « Japon » au placard.
J’ai passé un concours de la fonction publique, puis j’ai décroché un poste de programmeur à l’administration française.
Ma vie de fonctionnaire
Plus les années passaient plus j’oubliais mon rêve de devenir « créateur de jeux vidéo ».
Mon destin était presque tout tracé, la majorité des gens qui deviennent fonctionnaires, n’ont normalement plus qu’à attendre tranquillement leur retraite après leur 35 ans de service.
Mais des événements allaient bousculer ma vie, avec 3 amis, nous avions décidé de visiter le Japon pendant 3 semaines.
Avant le départ, nous étions tous excités de découvrir le pays du soleil levant.
C’était un peu comme réaliser un rêve d’enfance !
Étant donné que j’avais oublié toutes mes notions de japonais, on ne pouvait pas partir les mains dans les poches.
Pour que le voyage soit plus confortable et qu’on ne soit pas trop perdus, j’avais acheté le « guide du Japon de la collection Voir » qui fut d’une grande utilité.
Les 3 semaines à Tokyo et Kyoto furent inoubliables.
Lorsque je suis revenu en Polynésie, je n’étais pratiquement plus le même.
Le Japon que j’avais imaginé n’était pas si loin de la réalité, j’étais presque persuadé que je devais au moins essayer d’aller vivre au Japon pendant un an.
Ce sentiment c’est vite confirmé lorsque j’ai commencé le sabre japonais.
La philosophie qu’avaient les japonais, à travers cet art, m’émerveillait, je voulais en savoir d’avantage sur cette culture et ce pays.
Mon plan pour s’expatrier au Japon
Lorsque j’étais revenu du Japon, j’étais en quelque sorte « tombé amoureux du Japon ».
Tout ce que je voulais c’était d’y retourner à tout prix, mais pour cela il me fallait établir un plan…
L’année qui suivi mon premier voyage au Japon, fut un vrai calvaire.
J’avais plein de doutes et je me demandais tout les jours si mon projet était viable.
Il faut me comprendre, j’habitais sur une ile perdue au milieu du pacifique où il n’existe ni d’école de japonais, ni de consulat japonais et où un simple billet d’avion vous coute un bras !
Mais j’essayais de me renseigner tant bien que mal sur les forums du Japon pour expatriés afin de trouver des informations qui me permettraient de vivre au Japon et si possible d’y travailler.
En tous cas, je savais que si je voulais rester au Japon, il me fallait d’abord apprendre le japonais.
Au fil de mes recherches, j’ai entendu parlé de l’école Yamasa Institute, une école spécialisée au Japon qui enseignait le japonais aux étrangers de avec des programmes accélérés.
Vu que mon niveau de japonais frôlait le zéro absolu, je me suis dit que ce genre de programme pourrait tout à fait me convenir.
C’est ainsi que décidé de m’inscrire dans une école de japonais au lieu de faire une année sabbatique en mode touriste au Japon (que beaucoup de gens optent avec le PVT).
Pour vous résumer, mon plan était d’économiser pour 1 ou 2 ans d’études au Japon, puis essayer de chercher un travail surplace.
Un chemin semé d’embuches
Une fois que j’avais mon plan en tête, le chemin pour m’expatrier au Japon ne fut pas exempt d’embuches.
L’entourage peu encourageant
Mon entourage était assez pessimiste sur mon projet.
Certains collègues de travail et amis me riaient au nez, ils pensaient que c’était une crise passagère.
Ils étaient tous certains que j’allais revenir au bout de 3 mois…
Si bien que j’ai fini par garder secret mon projet sans vraiment dévoiler où je comptais partir.
J’ai pratiquement couper les pont avec mon entourage pendant 1 an, sauf quelques amis proches et quelques personnes de ma famille.
Ce fut difficile, mais nécessaire car toutes les réflexions négatives me stressaient et me poussaient à procrastiner plus qu’autre chose.
Si il y a d’anciens amis qui se sont sentis ignorés, j’espère qu’ils comprendront ma décision à l’époque…
Traduire ses documents, une tâche difficile
Pour m’inscrire à l’école de japonais, j’avais besoin de traduire certains documents en anglais (ex : diplôme, relevé de compte…).
À l’époque internet n’était pas si développé et les services en ligne non plus.
Sur mon ile paumé, j’ai eu beaucoup de mal à trouver un traducteur assermenté pour traduire mes documents…
J’ai fini par en trouver un qui m’a traduit les documents pour une somme exorbitante.
Obtenir mon visa étudiant hors du pays
Pour épicer le tout, il n’y avait pas de consulat japonais dans mon pays.
Donc je ne pouvais pas faire de demande de visa avec le certificat éligibilité que m’avait fourni l’école.
Devinez quoi ? J’ai du partir en Nouvelle Zélande pour le faire !
Tout simplement parce que les visas de longue durée, tel que le visa étudiant, doit se faire hors du territoire japonais.
J’y suis rester patiemment 1 semaine, hébergé chez des amis thailandais, afin obtenir ce fameux visa.
Après cette péripétie, c’est en avril 2007 que j’ai atterri au Japon en tant qu’étudiant, c’était le début de ma vie d’expatrié.
Jean dit
bonjour,
je suis professeure de langues étrangères en lycée.
Vous représentez un exemple d’acharnement, un élève peut toujours arriver à ses fins, avec plus ou moins de temps. Il faut simplement garder ses projets à l’esprit. Un élève moyen ou mauvais arrive toujours à faire quelque chose de passionnant !!! Bravo pour votre persévérance!!!
Bonne continuation dans votre vie nippone
Parraud dit
Salut Fred. Une seule chose à dire : respect ! J’ai rêvé de vivre au Japon et j’en rêve toujours mais je suis toujours arrêté à mi chemin du voyage pour raison professionnelle ! Avant la leur, maintenant la mienne. J’espère rejoindre bientôt !