Comme nous l’avons vu dans l’introduction de l’alphabet japonais, les romaji (prononcé rōmaji) est un alphabet qui a été créé pour pour aider les étrangers à décrypter les caractères japonais.
L’histoire des romaji
Les rōmaji (ローマ字), en faisant bien attention d’allonger la syllabe ō lors de la prononciation, ont été inventés par des missionnaires durant le 16e siècle.
Le premier livre qui commença à utiliser les prémices des romaji, était un livre religieux écrit par le portugais Alessandro Valignano.
Ce n’est que vers 1867, durant l’ère Meiji, que l’américain James Curtis Hepburn propose un système normalisé de transcription basé sur la phonétique qui deviendra la fameuse méthode Hepburn (dit Hebon shiki en japonais ヘボン式).
Après le succès de cette méthode auprès des étrangers, s’ensuit aussi 2 autres méthodes crée par les japonais.
Ainsi en 1885, Tanakadate Aikitsu (田中舘 愛橘) crée le Nippon shiki (日本式), un système beaucoup plus basé sur les Kana japonais. Il consistait faire un croisement cartésien entre les consonnes initiales et les voyelles finales afin d’obtenir des syllabes en romaji.
En 1937, le gouvernement japonais et plus précisément le ministère japonais de l’éducation introduit la méthode Kunrei shiki (訓令式), inspirée directement du Nippon Shiki. Après une succession de modifications et normalisations aux normes ISO, ils décident de la version finale en 1954. Cette dernière sera proclamée comme méthode officielle internationale.
Cependant, bien que la méthode Kunrei shiki soit la celle qui est institutionnellement « officielle », le gouvernement a du mal à faire changer les habitudes. La méthode Hepbrun restera la plus utilisé dans le monde.
Le comble dans l’histoire est que le gouvernement continuera à utiliser la méthode Hepbrun sous différentes versions pour « romaziser » le nom des stations, nom des routes, nom de certains lieux…
De nos jours, la méthode Kunrei shiki est utilisé dans certains manuels académiques, mais aussi dans le domaine de l’informatique, notamment dans la conversion des caractères en japonais avec le clavier japonais.
Les méthodes rōmaji
Voici le tableau avec les différentes méthodes de transcription en romaji : Kunrei, Nihon, Hepburn (cf wikipedia)
La plupart du temps, ce sont les même transcriptions qui sont utilisées pour les 3 méthodes, mais dans certains cas particuliers les romaji peuvent différer.
Exemple pour le kana « shi » (し/シ) :
- Kunrei : il se transcrit « si »
- Nihon shiki : il s’écrit aussi « si »
- Hepburn : on écrira « shi ».
En ce qui concerne l’allongement des voyelles (voir le cours sur les hiragana), et quelques sons composés il existe aussi quelques différences dans les traduction en romaji :
Exemple pour おう
- Kunrei shiki : On le traduit par « ô » (avec un accent circonflexe).
- Nihon shiki : On peut écrire soit « ô » , « ō », ou « ou ».
- Hepburn : On l’écrit « ō » ou « o ».
Lorsqu’on utilise une méthode de transcription en romaji, il est préférable de rester sur une seule méthode pour éviter de s’emmêler les pinceaux.
Mais dans certains cas, pour combler les lacunes d’une méthode, il est possible d’utiliser les autres méthodes (celle qui vous semble la mieux adaptée pour traduire un son précis).
Moi, j’utilise la plus part du temps la méthode Hepburn, mais lorsque j’ai besoin de décomposer les voyelles il m’arrive de m’appuyer sur les autres méthodes.
Par exemple pour les débutants, le « ō » du mot ōsaka, peut porter à confusion si on essaye de le retranscrire en Kana.
En effet, le « ō » peut se traduire par : おお, おう, おー
On pourrait simplement l’écrire oosaka afin bien distinguer les 2 « お » dans ce mot (ici :
Vous l’aurez compris, l’importance dans l’usage des romaji est de pouvoir décrypter et prononcer les mots en japonais.